L'année 2023 entrera dans l'histoire de l'Europe (occidentale) comme une année d'extrême irrégularité dans les activités agricoles. Plusieurs facteurs externes ont joué un rôle très important dans les fluctuations de la conjoncture du marché, dont nous donnons un bref résumé :

• En raison de la situation en Ukraine, la disponibilité de blé, d'orge et de maïs est devenue limitée dans l'UE et les moulins ont proposé des prix attractifs aux agriculteurs européens pour semer des céréales, ce qui est soudainement devenu une alternative intéressante à la culture de la pomme de terre dans un contexte risqué de maladies, de conservation, de mesures anti-germination, etc. Les industries de transformation de la pomme de terre ont dû revoir leurs politiques d'achat et proposer jusqu'à 40 à 45 % de plus pour leurs matières premières afin de s'assurer que les agriculteurs puissent augmenter leurs volumes pour une transformation continue au cours de l'année
• Le printemps a été trop froid et trop humide, ce qui a empêché les agriculteurs d'entrer dans les champs et de préparer les champs pour les semis et les semis
• L'été a été chaud et sec, ce qui a suscité de sérieux doutes quant à la croissance et au développement des cultures. Les prévisions d'une baisse générale grave des volumes étaient justifiées.
• La disponibilité des eaux d'irrigation est devenue un goulot d'étranglement, les autorités ayant interdit l'utilisation des eaux navigables (canaux et rivières)
• Le mois de septembre a été presque parfait, de sorte que l'espoir est revenu pour les agriculteurs et les transformateurs industriels et les prévisions de prix sont redevenues plus modérées, malgré les coûts élevés de l'énergie et des matières premières importées (voir plus loin)
• En raison des semis et des semis tardifs, les agriculteurs ont prévu de laisser les plants pousser jusqu'à leur pleine maturité afin d'obtenir le meilleur rendement, un rendement à l'hectare plus élevé et un maximum de pommes de terre de gros calibre ; alors que, dans des circonstances normales, la récolte est terminée fin octobre, cette année, elle ne faisait que commencer
• Le mois de novembre a connu des précipitations de 3 à 4 mois, ce qui a entraîné l'inondation de nombreux champs ou, du moins, trop d'eau pour que le matériel de récolte puisse y pénétrer
• Au cours des premiers jours de décembre, le gel nocturne et diurne est apparu presque partout, laissant environ 1,4 million de tonnes de pommes de terre fraîches encore dans le sol, touchées par l'eau et le gel. En d'autres termes, la majeure partie de cette grande quantité (près de 20 % de la production totale) sera considérée comme complètement perdue à des fins de transformation ou de consommation.